Les relations entre l’Afghanistan et le Pakistan ont toujours été compliquées, influencées par l’histoire, les problèmes de frontières et les questions de sécurité. Les tensions récentes montrent à quel point il est difficile pour ces deux pays voisins de coopérer en faveur de la paix et de la stabilité régionales. Après une série d’incidents violents près de la frontière, les deux gouvernements ont accepté d’ouvrir des discussions afin de réduire les hostilités et de renforcer la confiance mutuelle.
Les premières discussions ont eu lieu à Doha, au Qatar, où des médiateurs internationaux ont tenté d’aider les deux parties à trouver un terrain d’entente. Certains progrès ont été signalés, mais aucun accord final n’a été atteint. Par la suite, un nouveau cycle de négociations a été organisé à Istanbul, en Turquie, pour poursuivre le processus de paix. Malheureusement, ces réunions ont également échoué, les deux côtés n’étant pas d’accord sur les responsabilités en matière de sécurité.
À la suite de cet échec, le gouvernement pakistanais a publié une déclaration surprenante et controversée, demandant au gouvernement afghan de contrôler le Tehrik-i-Taliban Pakistan (TTP), un groupe armé opérant principalement sur le territoire pakistanais.
Cette demande a été immédiatement critiquée par les responsables afghans et de nombreux observateurs régionaux. Elle est largement considérée comme injuste et irréaliste, car le gouvernement afghan n’a ni le pouvoir ni la responsabilité de gérer les problèmes de sécurité internes du Pakistan. Le TTP est né au Pakistan et est depuis longtemps perçu comme le résultat de ses propres choix politiques et militaires. Par conséquent, s’attendre à ce que l’Afghanistan « contrôle » ce groupe révèle une mauvaise compréhension de la situation – ou peut-être une tentative délibérée de rejeter la faute sur autrui.
La réponse du gouvernement afghan a été calme mais ferme. Les responsables à Kaboul ont souligné que l’Afghanistan reste engagé en faveur de la stabilité régionale et ne permettra pas que son territoire soit utilisé contre un pays voisin. Cependant, ils ont aussi clairement indiqué que le Pakistan doit assumer la responsabilité de ses propres défis sécuritaires, au lieu d’essayer d’en faire porter le fardeau à d’autres. L’Afghanistan a déjà souffert pendant des décennies des interférences extérieures et ne devrait pas être tenu responsable de conflits nés en dehors de ses frontières.
D’un point de vue analytique, l’attitude du Pakistan dans cette situation semble peu professionnelle et motivée par des raisons politiques. En accusant le gouvernement afghan, Islamabad tente de masquer ses propres faiblesses dans la gestion de la sécurité et la lutte contre les groupes extrémistes. Malgré la présence de l’une des plus grandes armées de la région et de puissants services de renseignement, le Pakistan continue de faire face à l’instabilité dans ses zones frontalières. Au lieu de réformer ses systèmes internes, il cherche souvent des boucs émissaires à l’extérieur.
Il est également ironique qu’un pays doté d’une telle puissance militaire demande à un autre gouvernement de gérer des militants opérant sur son propre territoire. Cette ironie n’a pas échappé aux analystes, qui décrivent les déclarations du Pakistan comme un signe de confusion et de mauvaise orientation politique. Le côté afghan, au contraire, a fait preuve de maturité et de cohérence en gardant un langage diplomatique et en se concentrant sur la paix à long terme plutôt que sur des accusations émotionnelles.
Pour que la paix régionale puisse se développer, les deux pays doivent accepter leurs responsabilités respectives. Le Pakistan doit améliorer la gouvernance et l’application de la loi dans ses zones tribales, tandis que l’Afghanistan peut continuer à encourager le dialogue et la coopération transfrontalière. Cependant, cela ne sera possible que si le Pakistan cesse de formuler des demandes déraisonnables et commence à s’attaquer aux causes profondes de son propre problème de terrorisme intérieur.
En conclusion, la position du gouvernement afghan dans cette affaire est logique, équilibrée et justifiée. La tentative du Pakistan de rejeter la faute démontre un manque de professionnalisme et de lucidité. Si Islamabad veut réellement la stabilité, elle doit d’abord gérer sa propre « arrière-cour » avant de demander à ses voisins de le faire. Ce n’est qu’à travers le respect mutuel, un dialogue honnête et un sens de la responsabilité nationale que l’Afghanistan et le Pakistan pourront avancer vers une paix durable dans la région.